Danse, théâtre, cinéma : le réalisateur, scénariste et producteur Rodrigue Jean a une expérience artistique riche et variée. Après des études en biologie, sociologie et lettres, il se consacre à la danse avant de réaliser en 1989 un premier court métrage La déroute. À son retour d’une formation à Londres en chorégraphie et en mise en scène, il signe deux documentaires : La voix des rivières (Prix Téléfilm Canada du meilleur moyen métrage canadien au FICFA en Acadie) et La mémoire de l’eau, primé au Atlantic Film Festival d’Halifax. Suivent deux fictions qui lui valent la reconnaissance publique et critique : Full Blast (Prix spécial du Jury au Festival de Toronto en 1998) et Yellowknife (Prix du meilleur film québécois 2002 décerné par la critique). Avec L’extrême frontière (2005), il rend hommage à ses racines acadiennes en consacrant un documentaire à l’œuvre poétique de Gérald Leblanc.
En 2006, le documentaire-choc Hommes à louer dresse un portrait de la prostitution masculine à Montréal. Avec Lost Song, son troisième long métrage de fiction, Rodrigue Jean a remporté le Prix du meilleur long métrage canadien 2008 au Festival de Toronto. À noter que Hommes à louer et Lost Song ont l’un et l’autre fait partie de la programmation 2008 du Festival du nouveau cinéma de Montréal. Éclectique dans ses thèmes et audacieux dans son écriture, Rodrigue Jean bâtit peu à peu une œuvre singulière. Il fait désormais partie des cinéastes incontournables qui mettent en pratique une idée ouverte et généreuse de leur art.