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Radio-Canada
RDI
Kees Vanderheyden est né en 1932 à Tilburg, aux Pays Bas. Sa famille a choisi d'émigrer au Canada en 1954 à cause des souvenirs des Canadiens qui ont libéré leur pays en 1944. Aujourd'hui, la majeure partie de sa famille habite la région de Toronto. Pour sa part, il a choisi de vivre au Québec.
Professeur puis journaliste, il devient responsable de recherche et développement à Radio-Québec (1970-1995). Depuis 1995 il est directeur du centre de la Nature du mont St-Hilaire. Sa vie est axée vers ces grands pôles d’attraction: la nature, les enfants, l’écriture et la vie dans la Vallée du Richelieu.
Pendant 10 ans, il est membre du conseil d’administration de l’Alliance pour l’enfant et la télévision. Il est également concepteur de la Charte pour l’enfant et la télévision, qui a été adoptée par l’Alliance pour l’enfant et 75 organismes télévisuels dans le monde. Il est également instigateur et membre fondateur du service d'aide aux devoirs : "Allô Prof".
Il publie en 1994, dans la collection Boréal-Junior, La guerre dans ma cour, qui raconte ses souvenirs d’enfance aux Pays Bas sous l’occupation allemande et la libération par les Canadiens. Il participe alors à un site britannique, “Timewitnesses”, qui l'incite à écrire un deuxième livre : Enfants en guerre, publié aussi par Boréal en mars 2001, évoque les souvenirs d’enfants de plusieurs pays de la deuxième guerre mondiale. En 2004, il publie le récit de ses retrouvailles avec une enfant autrichienne venue dans sa famille après la guerre, L'enfant de l'ennemi. Ces livres ont eu comme suite de nombreuses rencontres scolaires pour parler des enfants qui vivent la guerre. Il a rencontré ainsi près de 70 000 enfants dans les écoles du Québec. Il a également écrit une soixantaine de contes et est membre actif du Cercle des conteurs du mont Saint-Hilaire.
L’histoire des trains de la vie
C’est Kees Vanderheyden qui m’a fait découvrir ces trains de la vie.
Un froid matin de mars 1948, une voiture s’arrête devant la maison de ses parents, à Oisterwijk, petite ville du sud des Pays-Bas : Kees Vanderheyden a quinze ans.
Trois ans se sont écoulés depuis les cinq interminables et douloureuses années d’occupation de l’armée allemande. Couvre-feux, descentes, menaces, humiliations diverses, rationnements. Malgré son jeune âge, il sait très bien à quel point la Hollande a souffert de cette guerre : plus de 300 000 morts, l’extermination de ses voisins juifs, l’enrôlement forcé de 300 000 ouvriers pour les usines et les mines de l’Allemagne. Il ne parvient pas encore à comprendre les dessous de cette barbarie. Il ressent une énorme colère contre les envahisseurs teutons. Pour lui comme pour bon nombre de ses compatriotes, jeunes et plus vieux, « un bon Allemand est un Allemand mort ».
Et voilà que ce matin de mars 1948, une voiture s’arrête devant sa maison. Une femme en uniforme, portant le brassard de la Croix-Rouge et tenant par la main une fillette famélique et inquiète, vient frapper à la porte.
La petite a huit ans. Elle vient de l’Est, de ces pays envahisseurs, et s’appelle Traudi Berndl. Elle porte au cou, comme un collier de pacotille, un petit carton arborant l’insigne de la Croix-Rouge et où l’on a écrit à l’encre noire son nom ainsi que celui de sa mère. Détail troublant, la fillette a le même âge et ressemble étrangement à Troeleke, la petite sœur de Kees, emportée par la diphtérie au milieu de la guerre.
Comme des milliers d’enfants d’Europe, Traudi fait partie d’un projet audacieux, gigantesque, à la limite de l’utopie. Un projet conçu et réalisé par les Croix-Rouge de quatre ou cinq pays européens brutalement confrontés aux horreurs de la dernière Guerre Mondiale et de ses contrecoups sur les populations civiles. En Hollande, le projet est assumé par la Société Autriche-Hollande, en collaboration avec les Croix-Rouge autrichienne et néerlandaise ainsi que certaines églises nationales. Les gouvernements ne sont pas impliqués.
Au cours des années qui vont suivre, on estime que près de 70 000 enfants, entre quatre et dix ans et pour la plupart allemands, autrichiens et hongrois, vont être accueillis par des familles hollandaises pour une période de trois à quatre mois. Rapidement, on va les appeler les « nez pâles », à cause de leur teint blême. Globalement, 180 000 enfants venus des pays vaincus seront accueillis et hébergés par de modestes familles de France, de Belgique, d’Angleterre et d’ailleurs.
Les frais de transport sont assumés par l’Allemagne; la logistique du voyage et les soins médicaux le sont par la Croix-Rouge du pays hôte. Sur chacun des trains, à l’aller comme au retour, sont présents une dizaine de professionnels de la Croix-Rouge ainsi qu’une armée d’infirmières bénévoles.
Ce projet humanitaire s’est déroulé sur une période de près de cinq ans. Étrangement, inexplicablement, il est demeuré jusqu’à ce jour dans la marge, dans une zone d’ombre de l’histoire. Les archives, en particulier celles des Pays-Bas, sont rares et discrètes. On appréhendait peut-être des réactions agressives de la part de ceux qui avaient tellement souffert de l’occupation allemande. Cependant, depuis quelques années, des recherches sont en train de prendre forme. Elles permettront de faire la lumière et de rendre justice à ces remarquables initiatives communautaires qui ont radicalement changé la vie de milliers d’enfants européens. Initiatives qui, d’ailleurs, se sont renouvelées, dans un contexte différent et des décennies plus tard, avec les enfants de la Bosnie et de la Tchétchénie.
Kees
Je connais Kees Vanderheyden depuis quelques années. C’est un ami commun, Jean-Pierre Charbonneau, qui a provoqué notre première rencontre. Son intuition s’est tout de suite avérée juste et pertinente. Malgré la différence de nos parcours personnels, Kees et moi avons toujours partagé la même curiosité face à la vie, le même intérêt et la même passion pour les jeunes.
Kees m’a raconté ses souvenirs d’enfance; une enfance enracinée dans une petite ville des Pays-Bas, située pas très loin de la frontière allemande.
Il est né en 1933. Il a sept ans lorsque, en mai 1940, l’armée allemande envahit son pays et sa ville, Oisterwijk. L’occupation brutale et sévère va durer près de quatre ans et va bouleverser sa vie et celle de sa famille. Son école est occupée et, au cours de la dernière année, un général et son état-major s’installent dans leur maison. C’est en vivant ces situations pénibles que ce garçon de sept à douze ans va se confronter aux horreurs et aux injustices de la guerre, mais aussi aux possibilités de dépassement de soi et d’empathie pour l’ennemi.
En 1945, la libération de son pays lui donne une première occasion de croiser et de fraterniser avec des soldats canadiens. Ce qui explique en partie le choix que fait sa famille, sept ou huit ans plus tard, de désigner le Canada comme terre d’accueil. La seconde guerre mondiale ne sera bientôt plus qu’un mauvais rêve pour ce Hollandais devenu québécois.
Lors du terrible conflit en Bosnie, au début des années 90, provoqué par les questions de se deux filles, Kees commence à transcrire ses souvenirs d’enfance puis à écrire des livres destinés aux jeunes : La Guerre dans ma cour, Enfants en guerre, L’enfant de l’ennemi (sa rencontre avec Traudi).
Dans la foulée de ce travail d’écriture, Kees a effectué des centaines de visites dans les écoles primaires et secondaires du Québec. Il a ainsi rencontré près de 70 000 élèves pour leur parler de son parcours d’enfance et les sensibiliser à la réalité et aux conséquences de la guerre.
Presque soixante ans plus tard, hanté par le souvenir de cette fillette du pays de l’ennemi, Kees se lance à la recherche de Traudi. Il lui faudra cinq ans pour la retracer et établir une correspondance soutenue avec la vieille dame de Vienne.
J’ai voulu, avec LES TRAINS DE LA VIE, raconter cette petite histoire dans la grande histoire. Cette petite histoire d’un jeune garçon néerlandais et d’une fillette autrichienne, en y intégrant les réactions de jeunes du Québec qui découvrent, à hauteur d’enfant, l’horreur de la guerre mais aussi l’expérience de la réconciliation.
L’étonnant et riche parcours de cet homme m’a touché; nos passions réciproques ont fini par se rejoindre. Pour mon plus grand bonheur.
Andr? Melan?on
Kees Vanderheyden a 15 ans lorsque, 3 ans après la seconde guerre mondiale, où il a subi l’occupation de l’armée allemande, sa mère accueille dans leur famille près d’Amsterdam une petite autrichienne malingre et affamée. Traudi Berndl est arrivée en Hollande dans le cadre d’un vaste projet collectif organisé par des membres visionnaires de la Croix-Rouge : des dizaines de milliers d’enfants traumatisés venant des pays vaincus sont amenés en train pour séjourner dans des familles d’Europe de l’ouest. Presque 60 ans plus tard, c’est du Québec, où il a poursuivi sa vie, que Kees se lance à la recherche de la petite Traudi qui a marqué sa jeunesse. Il lui faudra 5 ans pour la retracer et commencer à correspondre avec la vieille dame de Vienne. Les trains de la vie raconte leur histoire et celle de l’extraordinaire initiative humanitaire qui a réuni des milliers d’enfants au nom de la paix.
Kees Vanderheyden a 15 ans lorsque, 3 ans après la seconde guerre mondiale, où il a subi l’occupation de l’armée allemande, sa mère accueille dans leur famille près d’Amsterdam une petite autrichienne malingre et affamée. Traudi Berndl est arrivée en Hollande dans le cadre d’un vaste projet collectif organisé par des membres visionnaires de la Croix-Rouge : des dizaines de milliers d’enfants traumatisés venant des pays vaincus sont amenés en train pour séjourner dans des familles d’Europe de l’ouest.
Presque 60 ans plus tard, c’est du Québec, où il a poursuivi sa vie, que Kees se lance à la recherche de la petite Traudi qui a marqué sa jeunesse. Il lui faudra 5 ans pour la retracer et commencer à correspondre avec la vieille dame de Vienne. Les trains de la vie raconte leur histoire et celle de l’extraordinaire initiative humanitaire qui a réuni des milliers d’enfants au nom de la paix. En contrepoint, Kees parcourt les écoles du Québec à la rencontre de jeunes auxquels il apprend ce qu’il a vécu de la guerre : les enfants d’aujourd’hui découvrent avec étonnement le quotidien de la guerre à hauteur d’enfant et puisent dans l’histoire de Kees une réflexion sur l’importance de la paix.