Crédits

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  • Recherche, scénario et réalisationPhilippe Baylaucq
  • ImagesPhilippe Baylaucq, Andr?-Paul Therrien
  • Prise de sonPaul Castro-Lopez, Louis L?ger, Catherine Van Der Donckt
  • MontageDominique Sicotte
  • Conception et montage sonoreBeno?t Dame, Catherine Van Der Donckt
  • Mix sonoreJean-Pierre Bissonnette
  • MusiqueEric Longsworth
  • ProductionNathalie Barton

Une coproduction de

InformAction

Passerelle Production

Produit avec la participation financière de

Fonds canadien de t?l?vision cr?? par le gouvernement du Canada et l'industrie canadienne de t?l?vision par c?ble - FCT : programme de droits de diffusion - T?l?film Canada - programme de participation au capital

Qu?bec Cr?dit d?imp?t cin?ma et t?l?vision - Gestion SODEC

SODEC Soci?t? de d?veloppement des entreprises culturelles ? Qu?bec

Gouvernement du Canada Cr?dit d'imp?t pour film ou vid?o canadien

et la collaboration de

Radio-Canada

Parcours de l'artiste

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Traduit et adapté à partir de l'article paru dans le Daily Telegraph, le mercredi 13 décembre 1989, p. 23

L’artiste André Biéler, décédé en 1989 à l’âge de 93 ans, a rompu avec la tradition artistique canadienne de son époque en choisissant de peindre les gens plutôt que les paysages.

À la source de l'art de Biéler se trouve sa détermination à exprimer par l’art l’identité visuelle unique du Canada et de son peuple.

André Charles Biéler est né à Lausanne, en Suisse, le 8 octobre 1896, dans une famille descendant des huguenots français. Avec les siens il émigre d'abord à Paris en 1898, puis à Montréal, en 1906, où il fréquente l'école anglaise. Il était arrivé dans ce pays, encore enfant, à l'âge de 12 ans.

Quelques années plus tard, il s'engage comme volontaire peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale et est envoyé en France avec le Princess Patricia Canadian Light Infantry. Il y passe presque quatre années au cours desquelles il est blessé deux fois puis gazé à Passchendaele, tandis qu’il guide sa troupe vers un lieu sûr. À cause de cet incident, il souffrira d’une forme grave d'asthme pour le reste de sa vie.

Des inquiétudes au sujet de sa santé empêchent Biéler de suivre une formation artistique conventionnelle après la guerre et il commençe plutôt à mener une vie de pérégrinations. En 1920, il étudie à l’école d’été de la ligue des étudiants en sciences humaines de Woodstock dans l'État de New York où il se prend d’admiration pour Cézanne et les écrits de Roger Fry.

L'année suivante, il voyage en Europe et travaille quelque temps avec son oncle, l'éminent peintre suisse Ernest Biéler, à réaliser une importante fresque.

À son retour à Montréal, en 1926, Biéler trouve un milieu artistique dominé par le Groupe des sept dont les membres peignent des scènes puissantes et évocatrices des zones urbaines du Canada. Même s'il comprend leurs objectifs, Biéler est déterminé pour sa part à représenter la vie et le labeur des habitants de la campagne. Il part s'installer à l'Île d'Orléans, au milieu du fleuve Saint-Laurent, enthousiasmé par l’isolement du monde rural qu'il y découvre. Il vit sur l'île pendant quatre ans et produit quelques-uns de ses tableaux les plus forts et les plus originaux.

En dépit de son éducation protestante, Biéler se consacre entièrement à évoquer le style de vie très catholique de la petite communauté en peignant les églises, ainsi que les cérémonies et processions religieuses. La même fascination envers la ferveur religieuse se manifeste dans les tableaux du Mexique qu’il peint au cours des années soixante.

La pauvreté le force à retourner à Montréal où il épouse, en 1931, Jeannette Meunier, décoratrice d'intérieur et organisatrice d'exposition. Les Biéler deviendront les principaux représentants d'un groupe plus ou moins défini de peintres de l'avant-garde montréalaise, le Groupe Oxford, dont les aspirations n’étaient pas étrangères à celles du Groupe des sept de Toronto mais qui n’atteindra jamais la même structure formelle.

En 1936, on offre à Biéler la chaire des Beaux-arts qui vient d’être créée à l'université Queens de Kingston en Ontario. Il y enseignera la peinture jusqu'à sa retraite en 1963.

En 1941, il met sur pied ce qui deviendra la conférence de Kingston à l’occasion de laquelle des artistes de partout au Canada se rencontrent pour discuter d'un projet de fédération des artistes. La Federation of Canadian Artists est fondée en bonne et due forme et Biéler en devient le premier président, mettant en branle une série de commissions et de rapports qui mèneront finalement à la création du Conseil des arts en 1957.

Biéler était également un administrateur dynamique et visionnaire. Il fut le fondateur et premier directeur du centre d'art Agnes Etherington de Kingston.

Le propre travail de Biéler connaît une évolution remarquable au cours des années 60, 70 et 80; sa palette devenant plus claire, ses formes plus souples et d'un caractère beaucoup plus abstrait. Il explore la sculpture et met également au point une tireuse pneumatique qu’il a lui-même conçue et qui lui permet de réaliser ses propres impressions en relief.

Il est élu membre de l'Académie royale des arts du Canada en 1955 et reçoit en 1988 l'Ordre du Canada.


Festivals

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Festival international du film sur l?art FIFA 2001 (Montr?al)

Festival international du film d?art et p?dagogique FIFAP 2001 (Paris)

Festival du film d?art Asolo 2002

Prix G?meaux 2002 3 nominations : meilleur documentaire portrait - meilleure musique - meilleur son d?ensemble

Prix Gemini 2002 Nomin? pour Meilleure musique

Note d'intention

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L'œuvre d'André Biéler est majeure. Ses tableaux font partie des plus importantes collections privées et institutionnelles canadiennes. À la mort de l'artiste, le Musée du Québec s'est fait offrir une sélection importante de pièces qui, additionnées aux acquisitions précédentes, en fait la plus importante collection institutionnelle au Canada. Malgré cela, et malgré les thèmes profondément québécois de l'œuvre, Biéler reste relativement peu connu dans sa terre d'adoption.

Depuis de nombreuses années, je caressais le projet de faire un portrait de lui, de mieux faire connaître l'homme et l'œuvre. Déjà, en 1986, à l'écoute d'un pressentiment, j'avais organisé un petit tournage de deux jours à la caméra légère dans son atelier, à Kingston, en Ontario.

En sa compagnie, j'ai obtenu les images que seul un proche pouvait espérer capter dans le cadre de la plus totale confiance et intimité. Deux semaines plus tard, mon grand-père fut partiellement paralysé par un accident cérébro-vasculaire et il ne repeint plus jamais. Ce n'est que plusieurs années après sa mort que j'ai eu le courage de regarder les images et de me rendre compte qu'elles m'avaient été laissées comme témoignage de la relation toute particulière que j'avais eue avec cet homme extraordinaire, legs d'une relation parfois lourde à porter mais aussi salutaire.

Lors d'une réception donnée après ses funérailles, une vieille dame s'est approchée de moi les yeux rouges de douleur, momentanément soulagée, mais quelque peu confuse. Il apparut sur son visage un court moment de grâce alors qu'elle me fixa des yeux. Je compris en cet instant que ce n'était pas moi qu'elle reconnaissait, mais plutôt mon grand-père, jeune. Je suis resté longtemps perplexe devant cette résurrection passagère dont j'étais devenu le médium.

À cette ressemblance physique, j'apposerais une autre ressemblance, celle-là invisible, qui confond les êtres dans la tradition et la continuité familiale : celle du sang et de la lignée. Une grande partie de mon identité de créateur, de mon identité tout court, se confond dans la sienne.

Un film sur Biéler, c'est donc un film structuré autour d'un dialogue entre un grand-père et son petit fils. Un film qui aborde l'identité du créateur, la relation maître-apprenti, le processus de création et la passation d'une vision, de génération en génération.

Philippe Baylaucq

Résumé court

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Par le regard intime du cinéaste, petit-fils du peintre André Biéler, le spectateur est invité à voyager à travers les pays et les époques qui ont forgé la vie et l'œuvre de son grand-père. L'histoire est centrée sur la croisée de deux générations, deux artistes, deux continents, deux langues, deux époques.

Loin de l'académisme d'un regard trop historique, à l'abri de la nostalgie, plus près de l'émotion, de l'actualité et de la pertinence, Les Couleurs du sang fouille et retrace les chemins artistiques d'un peintre déterminant. Le petit-fils trouvera, dans les images, les écrits et la face cachée de son grand-père, les sources secrètes de son humanisme vitalisant.