InformAction
Gouvernement du Canada agissant par l?entremise de l?Agence canadienne de d?veloppement international (ACDI)
Rogers Documentary Fund
SODEC Soci?t? de d?veloppement des entreprises culturelles ? Qu?bec
Gouvernement du Qu?bec (Cr?dit d'imp?t cin?ma et t?l?vision - Gestion SODEC)
Gouvernement du Canada (Cr?dit d'imp?t pour film ou vid?o canadien)
TV5 Qu?bec Canada
Thémis, chef de l’année!
On pourrait dire de Thémis qu’il est un « fou cuisinant » comme on a dit un fou chantant, ce qu’il est aussi d’ailleurs, puisqu’il prend la guitare avec autant d’aisance qu’un couteau de chef. Le personnage est flamboyant. Professeur enthousiaste qui émaille ses cours de traits d’humour à caractère gastronomique tels que :
« - Pourquoi faut-il planter de l’ail le long des autoroutes?
- Parce que c’est bon pour la circulation! »
Éminemment respecté de ses pairs et pourtant totalement iconoclaste, ses idées provocantes en matière de nouvelles saveurs l’ont conduit à l’avant-scène des médias internationaux, du Late Show with Jay Leno aux grands réseaux européens. En collaboration avec l’Insectarium, il a par exemple créé Insectes à croquer, une initiative qui a connu un vrai succès et s’est développée ensuite ailleurs dans le monde!
Ayant atteint la cinquantaine, Thémis n’a plus de preuves à faire. Il a monté plusieurs restaurants dont L’île de Madagascar et L’Exotica à Montréal. Il a écrit plusieurs livres et a produit un disque. Il a sillonné la planète et a régalé quelques grands de ce monde.
Thémis, combattant humanitaire, fondateur de Cuisiniers Sans Frontières !
Au-delà de sa bonne humeur légendaire, Thémis est un homme soucieux qui s’inquiète du sort du monde. Avec une poignée d’amis, il organise dans les rues de Montréal des tables ouvertes (Le café dans la rue) pour les plus démunis où il n’est pas question de soupe aux pois - qu’il adore d’ailleurs ! - mais plutôt de soupe à la chayotte ou autre invention de son cru. Les fonds recueillis sont versés à l’Unicef. Dans la foulée, il imagine une école de cuisine altermondialiste. Ce sera le début de Cuisiniers Sans Frontières. Thémis le métis, petit-fils d’un immigré grec et d’une Malgache, né à Tananarive, capitale de Madagascar, ex-apprenti à l’hôtel Hilton de cette même ville, puis exilé au Québec au début des années 70... Où il est aujourd’hui un chef reconnu, fondateur d’une micro-ONG qui débute ses activités à Majunga, une ville de deux cent mille habitants sur la côte ouest de la Grande Île...
Un geste qui a contribué à sa reconnaissance par ses pairs québécois qui l’ont désigné en 2008 « chef de l’année » !
Festival International du Film Black de Montr?al 2010
Festival International du Film d'Amiens 2010
Festival du film de Saint-S?verin Un cin?ma qui nous regarde 2010
Forum International des M?dias Nord-Sud Coup de c?ur du jury - Burkina Faso 2010
PanAfrica International Vues d'Afrique - Montr?al 2010
Rendez-vous du cin?ma qu?b?cois (RVCQ) Prix du Public - Montr?al 2010
Visions du R?el Nyon 2010
QUINTESSENCE ? Festival International du Film de Ouidah Le Python Papou, Prix du documentaire - B?nin 2011
Festival International du Film Panafricain Cannes 2011
Festival de cine africano de Tarifa Espagne 2011
Festival multiculturel de Potton 2011
Il y a quelque chose de très touchant dans l’entreprise de Thémis. Je veux parler ici de ce désir humain de porter secours à tout prix, en toute candeur, avec cette volonté de sauver l’humanité coûte que coûte qui m’impressionne et dont le film est témoin. Plusieurs années après la création de Cuisiniers Sans Frontières, Thémis a perdu un peu de sa naïveté. Il ne va plus, lui-même, parcourir les bidonvilles pour recruter de nouveaux élèves. D’autres ONG complices et implantées de longue date s’en chargent pour lui. Il sait maintenant que la pauvreté dépasse la simple économie quotidienne, qu’elle se terre au fond des âmes et qu’on ne la débusque pas facilement, même avec toute la bonne volonté du monde. En trois promotions financées par les seuls soupers-bénéfices organisés à l’ITHQ (Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec), et malgré la crise mondiale qui a frappé très durement Madagascar, Thémis aura réussi à donner un métier à une soixantaine de personnes. Il a fallu aussi soigner (un cas de cataracte et deux cas de surdité) ; il a fallu alphabétiser ; il a fallu parfois tenter de convaincre que la prostitution n’était pas la bonne voie.
Thémis va oser quitter les zones de confort et de certitude (le Québec), pour s’engager là où on souffre, là où on vit dans la précarité, vers Madagascar où se concentre tant de misère humaine.
Le non-dit de cette aventure est peut-être encore plus intéressant... En effet, je crois que chacun de nos gestes et chacune de nos entreprises humaines sont toujours traversés par le doute. La confiance se bâtit ainsi miette par miette, en surmontant tout ce qui peut nous faire chanceler au coeur de nous-mêmes. C’est ce « marécage intérieur» que le film tente de cerner. Un doute d’autant plus grand pour Thémis que cette entreprise le confronte dans sa propre vie. En le ramenant vers sa terre natale, en y déposant même les cendres de sa femme, Lucie, décédée au début de l’aventure, Chef Thémis, cuisinier sans frontières évoque ce que tout immigré peut redouter vis-à-vis de son pays d’origine : le questionnement de son propre exil et la nécessité de payer une sorte de dette morale au pays que l’on a quitté.
Philippe Lavalette
Chef Thémis, fondateur de l’organisme Cuisiniers Sans Frontières, part sur les traces de ses origines à Madagascar afin d’aider les plus démunis en leur offrant un métier, celui de cuisinier. De l’enthousiasme du début au doute face à l’immensité de la tâche, le film l’accompagne sur trois ans dans la mise en œuvre de ce projet dont il n’avait pas soupçonné les difficultés.
Thémis, chef émérite et professeur à l’ITHQ (Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec), a fondé l’organisme Cuisiniers Sans Frontières (CSF) avec l’aide de quelques amis et de sa femme maintenant décédée. Il quitte le confort du Québec où il vit depuis 30 ans et retourne à Madagascar, son île natale, afin d’apprendre aux gens de la rue son métier, celui de cuisinier.
Avec peu de moyens, il va réussir à former une première promotion de dix-huit personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, tous au départ démunis et sans perspective d’avenir, désormais aptes à prendre leur vie en main.
Le film l’accompagne sur trois ans dans la mise en œuvre de ce projet dont il n’avait pas soupçonné les difficultés. De l’enthousiasme du début, au doute face aux obstacles, nous suivons Thémis entre Montréal et Madagascar, avec ses complices de CSF et ses élèves malgaches dont cette formation a transformé la vie.
Au-delà de l’aventure, le film aborde ce que tout immigré peut redouter vis-à-vis de son pays d’origine : le questionnement de son propre exil et la nécessité de payer une sorte de dette morale au pays que l’on a quitté.