Tenir tête face à l’adversité… Tenir tête pour ne pas qu’elle tombe… Tenir tête pour la garder sur mes épaules… Bref, tenir tête avec mon nouveau documentaire d’auteur, inspiré de ma propre expérience avec la bipolarité. Ce long métrage raconte comment Louis, Frédérique et moi sommes parvenus à remettre nos vies sur les rails et vivre, comme beaucoup d’autres, avec une maladie mentale latente. C’est donc une histoire porteuse d’espoir et qui finit bien. La maladie mentale peut frapper n’importe qui, ça fait très mal, c’est très dangereux, mais c’est souvent temporaire et ça se soigne! J’ai décidé de mettre ma tête et ma réputation sur le billot pour que les jeunes qui connaissent le plus souvent leur première psychose au début de la vingtaine aient enfin accès à des modèles positifs qui les inciteront peut-être à se soigner plutôt qu’à fuir leur condition. Combien de crimes et de suicides pourraient ainsi être évités s’ils réalisaient qu’il est possible de s’accomplir et de bien vivre grâce à la médication? Je pense qu’il faut défendre bec et ongles l’accès à des traitements appropriés pour les personnes en crise. Laisser tomber une personne en psychose ou en dépression, c’est également laisser tomber sa famille... Le coût social de la non-intervention est au final bien plus élevé et dommageable pour la société.
Dans En Cavale, mon précédent long-métrage documentaire, je crois avoir su faire aimer les trois jeunes issus des centres jeunesse au public. J’étais spécialement proche de Simon – c’était en fait un membre à part entière de ma famille – mais l’équilibre que j’ai recherché entre les trois trames du film a fait que ce lien spécial n’éclipse pas l’intérêt du spectateur pour les parcours parfois chaotiques de P.O. et Scoobey. Avec Tenir tête, je pousse la proximité encore plus loin en devenant moi-même un des protagonistes. Mon but n’est pas de prendre toute la place ou d’étaler ma vie personnelle sur la place publique, mais simplement de raconter les hauts et les bas de la maladie en connaissance de cause. C’est un film raconté au je, sans experts, avec trois histoires qui se recoupent, mais en même temps forment un éventail plus large : chaque cas est différent tout en étant semblable. C’est cette solidarité particulière – qui me lie très intimement à Frédérique et à Louis – qui me donne envie de partager nos réalités pour faire avancer les choses.
Louis, 70 ans, a été batteur du groupe les Sinners, producteur de disque à succès, détective privé, père de famille, toxicomane et alcoolique. Frédérique, 33 ans, est une photographe sage comme une image qui ne boit pas et ne fume pas. Je suis un cinéaste de 40 ans et je me situe quelque part entre les deux : mi-ange, mi-démon. Ce qui nous unit tous les trois, c’est notre trouble affectif bipolaire. Hypersensibles, nous avons connu les extases de la psychose et les méandres de la dépression. Nous avons trébuché, nous sommes tombés très bas, puis nous nous sommes relevés. Aujourd’hui, nous sommes en pleine possession de nos moyens et nous avons décidé de nous raconter pour combattre les préjugés et donner de l’espoir à tous ceux et celles qui sont aux prises avec la maladie mentale.
Tenir têteraconte 3 voyages aller-retour dans la folie. Frédérique, 33 ans, est une photographe sage comme une image qui ne boit pas et ne fume pas. Louis, 70 ans, a été batteur du groupe les Sinners, producteur de disque à succès, détective privé, père de famille, toxicomane et alcoolique. Je suis un cinéaste de 40 ans, papa de 2 jeunes enfants, et je me situe quelque part entre les deux : mi-ange, mi-démon. Ce qui nous unit tous les trois, c’est notre trouble affectif bipolaire. Nous avons connu les extases de la psychose et les méandres de la dépression. Nous avons trébuché, nous sommes tombé très bas, puis nous nous sommes relevé. Aujourd’hui, nous sommes tous les trois en pleine possession de nos moyens et nous avons décidé de tenir tête pour combattre les préjugés et donner de l’espoir à tous ceux et celles qui sont aux prises avec la maladie mentale.
Nous raconterons chacun notre histoire à la première personne. Nos témoignages seront filmés en mode entrevue, avec naturel, et s’intégreront, à la caméra ou en voix off, dans des situations documentaires surprenantes et vivantes. L’évocation du passé nous replongera avec intensité dans les moments de crise et de dépression, mais nous en parlerons depuis notre position présente. Je ferai appel aux archives familiales de chacun de nous, à des images symboliques et à des mises en situation pour raconter nos parcours. Nos proches (ma blonde Alix, Julien, le chum de Frédérique et Sophie, la fille de Louis) viendront compléter et enrichir nos récits, qui alterneront au cours des trois temps du film : la psychose, la dépression et le bien-être.
Tenir tête, en racontant l’expérience vécue de l’intérieur, et la possibilité de vivre envers et contre tout avec la maladie mentale, veut aider le spectateur à apprivoiser cette réalité. Le film vise à partager des parcours de vie finalement rédempteurs, pour que la bipolarité ne fasse plus peur et que le spectateur soit amené à mieux comprendre et côtoyer ceux qui la vivent.