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Produit par

InformAction

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SODEC Soci?t? de d?veloppement des entreprises culturelles ? Qu?bec, Programme d'aide aux jeunes cr?ateurs

Conseil des arts et des lettres du Qu?bec Arts m?diatiques

Fonds canadien du film et de la vid?o ind?pendants

Office national du film du Canada (ONF) Aide au cin?ma ind?pendant (Canada) - ACIC

PERSONNAGES PRINCIPAUX

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Personnage principal

Jimmy Papatie
Négociateur principal pour le Projet Wanaki

Jimmy est un grand penseur, probablement un visionnaire, certainement un vulgarisateur intarissable au charisme subtil qui ne laisse personne indifférent ; il résume la situation complexe de son peuple en termes clairs, avec émotion. Personnage public vrai, homme de cœur lucide, Jimmy sait l’investissement personnel nécessaire pour sortir son peuple de l’impasse; il a siégé vingt ans sur le Conseil de bande, a été Chef de Kitcisakik pendant sept ans. Il porte aujourd’hui sur ses épaules l’espoir collectif d’un projet de radicale modernisation devant l’incroyable pauvreté matérielle qui règne à Kitcisakik : le projet de nouveau village Wanaki qui contient les germes de la renaissance de leur culture, tant au niveau linguistique, économique que social.

En tant que négociateur en chef du projet de nouveau village, Jimmy est aux premières loges des choix que les Algonquins de Kitcisakik devront faire. Et pour cause, celui qui a défendu corps et âme le principe de modernisation de Kitcisakik contre l’exode de ses jeunes sait de quoi il parle… intimement.


Les autres personnages

Doris Papatie
Directrice générale de Kitcisakik, Doris Papatie est enceinte et rêve d’un avenir meilleur pour son premier enfant. Avec un seul bloc sanitaire, mal conçu et insalubre, pour une communauté de 400 personnes, et des installations désuètes, elle ne peut cacher ses craintes…

Edmond Brazeau
«J’me sens chez nous!» déclare le Chef de Kitcisakik, en canot sur ses terres de chasse. Comme pour la majorité des Algonquins de Kitcisakik, on sent tout de suite chez Edmond Brazeau qu’il ne fait qu’un avec la forêt. Son plus grand défi, son plus grand déchirement personnel aussi, est de concilier les lourdes perte subies à l’identité algonquine, et les aspirations des jeunes, élevés contre leur gré à Val-d’Or et qui rêvent maintenant de modernité.

Mary-Jane Brazeau
Le déchirement que Mary-Jane, une mère de trois enfants, joyeuse et aimante, vit dix mois par année résume celui de tous les autres parents de Kitcisakik. Faute de statut légal pour Kitcisakik, on ne peut y construire une école. Les enfants doivent donc obligatoirement fréquenter l’école à Val-d’Or, à 85 km de leur maison, pendant la semaine et ne reviennent chez leurs parents que la fin de semaine. Pour Mary-Jane, un village permanent, et surtout une école pour Kitcisakik, est la solution à son malheur.

Peter Papatie
Éducateur en garderie, le jeune homme témoigne de façon touchante sur son enfance malheureuse, placé dans un pensionnat loin de la communauté. Père de plusieurs enfants, et très bon pédagogue, il ne souhaite qu’une chose : que ses enfants ne vivent pas le drame qu’il a vécu.

Sam Bossum 
Sam Bossum est le Chef d’Oujé-Bougoumou. Cette communauté innovatrice chez les autochtones est devenue autonome grâce à la construction de son village en dehors du cadre de la Loi sur les Indiens. Récipiendaire de trois prix de l’ONU en matière d’habitation, Oujé-Bougoumou pourrait ressembler à une vision de l’avenir de Kitcisakik… pour peu que les gouvernements acceptent de négocier avec Kitcisakik. Et sachant qu’il a fallu 50 ans de tractations et un coup d’éclat pour que les Cris d’Oujé-Bougoumou obtiennent cette autonomie.

Steve Lalancette Mianscum
Guide à Oujé-Bougoumou, le sympathique et dynamique Steve fait visiter à Jimmy Papatie la réalisation de son peuple, un village où il fait bon vivre et où les déchets forestiers servent de combustible écologique pour le chauffage et l’eau chaude des maisons. Le clou de cette visite pour Jimmy, c’est l’école, où des jeunes apprennent enfin leur langue, chez eux.

Henri Jacob 
Henri Jacob est conseiller en aménagement du territoire. Lui et Jimmy Papatie préparent des négociations avec les gouvernements. Henri Jacob explique les différentes possibilités qui s’offrent aux autochtones du Canada. Les Algonquins de Kitcisakik, qui sont parmi les seuls au Canada à n’avoir pas cédé leurs droits de propriété sur le territoire qu’ils occupent toujours, se retrouvent devant un choix décisif.

Raymond Lauzon 
Directeur de l’éducation à Kitcisakik, Raymond Lauzon est un pionnier qui a réussi à concilier l’inconciliable. Avec acharnement, il met en place un système scolaire au cœur de la communauté. «Le gros problème, c’est les bâtiments!» lance-t-il : en effet, comment contenir une école dans de si petits bâtiments, étant donné que la communauté de Kitcisakik n’a pas le droit de construire d’édifices permanents!


Presse

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Très intéressant (…) Un très beau documentaire Fr?d?ric Nicoloff ? Radio-Canada

Un émouvant documentaire Michel Defoy ? VOIR

Festivals

Rendez-vous du cin?ma qu?b?cois (RVCQ) Prix du meilleur documentaire court et moyen m?trage 2008, Montr?al

Festival de Films sur les Droits de la Personne de Montr?al (FFDPM) 2008

Festival de cin?ma des 3 Am?riques 2008, Qu?bec

Festival international du cin?ma francophone en Acadie 2008, Moncton

Note d'intention

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J’ai décidé d’en connaître davantage sur les Algonquins le jour où je me suis rendu compte qu’une de leurs bandes était encore nomade; pour moi, c’était comme si j’avais découvert un trésor.
 
À l’été 1996, j’étais étudiant et c’était le recensement. C’est ainsi que j’ai travaillé à Statistique Canada, comme technicien au contrôle de la qualité. Je devais vérifier les données recueillies par les recenseurs sur les Autochtones du Québec. Le travail était très routinier... Puis il y a eu quelques défis avec les Inuit, qui n’étaient pas toujours dans leur village au moment du recensement, car beaucoup passaient de longs moments à la chasse sur le territoire. Ainsi dormaient-ils dans des igloos dieu sait où, ou des tentes au même endroit, mais mon équipe de travail a retracé tous les Inuit, car comme toutes les autres populations recensées, les Inuit avaient tous des adresses fixes (des résidences permanentes), au sein de 14 villages nordiques.
 
Un matin, je suis tombé sur les données du recensement des Algonquins de Kitcisakik, où j’ai compté au moins mille personnes, dont plusieurs avaient le même nom, ce qui ne pouvait que m’intriguer… Un vrai défi, car les données du recensement précédant (1992) indiquaient qu’il n’y avait alors que 340 résidents ! Que s’était-il passé en 4 ans à Kitcisakik? Drôle de babyboom, me dis-je… Les recenseurs avaient commis une erreur monumentale : ils avaient recensé jusqu’à trois fois les mêmes personnes, à des endroits différents du territoire qu’ils occupaient. En contactant le chef de Kitcisakik (c’était alors Jimmy Papatie), j’appris que les recenseurs étaient arrivés au moment où les Algonquins de Kitcisakik migraient de leur site d’hiver au site d’été. Certaines personnes migraient même d’une maison à l’autre à l’intérieur de ces sites. N’importe qui s’y serait perdu, sauf un Autochtone.
 
Si ces recenseurs avaient commis cette erreur, c’était dû à leur parfaite méconnaissance du mode de vie des gens qu’ils recensaient. Mais personne au gouvernement fédéral n’aurait pu leur donner ces informations, essentielles pour bien faire leur travail, car ils ne les avaient pas.
 
J’ai appris à connaître les Algonquins au fil d’une amitié grandissante avec Jimmy Papatie. J’ai déménagé en Abitibi, où j’ai été journaliste, et il m’est vite apparu évident que la culture de mon nouvel ami disparaissait rapidement à cause de la mienne. J’ai compris que nous les avions conquis et les soumettions à notre mode de vie. Encore aujourd’hui, nous n’avons pas à connaître leurs besoins car nous les parkons dans des réserves d’un kilomètre carré et profitons de leurs terres. Même pour les recenser, nous n’avons pas pris la peine d’essayer de les connaître…
 
Les Algonquins de Kitcisakik vivent la dévalorisation de leur culture et l’assimilation que leur impose notre système scolaire. Plus encore, ils subissent la destruction de leur environnement, et par le fait même de leur économie, par les compagnies forestières avec qui le gouvernement est largement débonnaire. Le combat que mènent les environnementalistes pour sauver ce qui reste de la forêt boréale n’est que la pointe d’un gros iceberg : le jour où le public comprendra pourquoi au Québec, un peuple doit essayer de survivre dans des conditions socio-sanitaires dignes du tiers monde, alors peut-être que le sort des gens de Kitcisakik, privés des ressources sur leur propre territoire, pourra évoluer.
 
Voici un film sur le projet de société de Kitcisakik, un projet qui tente d’ouvrir une nouvelle voie pour les Premières Nations et bouscule notre perception des réserves indiennes. Dans le projet Wanaki, réside tout l’espoir d’un peuple, porté très courageusement sur les épaules de mon ami Jimmy Papatie, sans réserve.

Patrick Pellegrino

Résumé court

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En Abitibi, les Algonquins de Kitcisakik sont considérés comme des squatters sur leurs terres ancestrales car ils refusent le statut de réserve indienne. Cela leur vaut d’être privés des services essentiels tels que l’eau courante et l’électricité. Et parce qu’ils n’ont pas le droit de construire une école dans leur communauté, ils sont obligés d’envoyer leurs enfants à des familles de Val-d’Or.
 
Pour se sortir de l’impasse, la communauté a développé un projet de nouveau village, plus encore, un concept de société vraiment innovateur : Wanaki. En suivant Jimmy Papatie, responsable du projet Wanaki, ainsi que des membres-clés de Kitcisakik, le film nous fait vivre de l’intérieur leurs luttes au quotidien. Le peuple de Kiticisakik, à la fois fort et fragile, tente avec l’énergie du désespoir de sauver sa culture et construire un avenir meilleur pour les générations futures.

Résumé long

Les Autochtones du Canada vivent une crise identitaire qui les place devant des choix déchirants. En Abitibi, les Algonquins de Kitcisakik sont considérés comme des squatters sur leurs terres ancestrales car ils refusent le statut de réserve indienne. Cela leur vaut d’être privés des services essentiels tels que l’eau courante et l’électricité. Et parce qu’ils n’ont pas le droit, ni les moyens, de construire une école dans leur communauté, ils sont obligés d’envoyer leurs enfants à des familles de Val-d’Or.
 
Pour se sortir de l’impasse, avant que leur culture ne s’efface, la communauté a développé un projet de nouveau village, plus encore, un concept de société innovateur : Wanaki. En suivant Jimmy Papatie, responsable du projet Wanaki, ainsi que des membres-clés de la communauté, le film nous fait vivre de l’intérieur leurs luttes au quotidien. Entre la réserve indienne qui se révèle être un échec à bien des égards et le statut de municipalité typiquement québécoise qui ne leur correspond pas, Kitcisakik veut prendre les responsabilités de son avenir et se choisit une « troisième voie » : l’autonomie. Mais pour cela, il faudrait modifier la Loi sur les Indiens! Le peuple de Kiticisakik, à la fois fort et fragile, tente avec beaucoup de courage et l’énergie du désespoir de sauver sa culture et construire un avenir meilleur pour les générations futures.
 
En donnant la parole à Jimmy et à sa communauté, Sans réserve appelle à un nouveau dialogue entre le peuple québécois et le peuple algonquin.

Avec la participation de Jimmy Papatie, Sam Bosum, Edmond Brazeau, Mary-Jane Brazeau, Henri Jacob, Steve Lalancette Mianscum, Raymond Lauzon, Doris Papatie et Peter Papatie.