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Marcel Barbeau est l'un des peintres importants du Québec. Il signait en 1948 le manifeste de Refus Global. Ce texte subversif, rédigé par le peintre Paul-Émile Borduas et signé par 15 jeunes disciples, a marqué l'entrée du Québec dans la modernité. Dans le Québec de "la grande noirceur" dominé par le clergé, le texte réclamait la liberté d'être et de créer, sans Dieu, et donnait naissance à un nouveau courant artistique : l'automatisme. Les signataires furent mis au ban de la société.
« Plus de cinquante ans plus tard, le peintre et sculpteur Marcel Barbeau n'a pas renoncé à ses grands idéaux de vie. C'est un aventurier, un délinquant, un écorché vif. À 75 ans, il est toujours prêt à tout essayer. C'est un imprévisible, un colérique, un dur en public, un tendre en cachette, un fervent de la danse. Il a un côté dandy, des habits jaune serin ou finement rayés, et une multitude de casquettes. Il chante d'une voix profonde et gutturale, avec humour, il hoquette et glousse, il borborygme dans de brusques mouvements de tête, la pomme d'Adam saillante tantôt avec un plaisir évident, tantôt dramatique : Barbeau improvise l'une de ses nombreuses chansons abstraites. Elle évoque la poésie de son défunt ami Claude Gauvreau connu pour son génie et sa folie, en a la force et la truculence et la décapante poésie.
Il oscille parfois entre le rire et les larmes et l'on sent que l'enfance est encore là, blessée, et que cette blessure ne trouve de répit que lorsqu'il s'absorbe dans ces grandes taches de rouges, de jaunes, de bleus à jamais recommencées.
Dans le milieu de l'art, on lui reproche de trop changer de styles. C'est vrai, il change de style. En cela, il est, on ne peut plus fidèle à l'esprit du manifeste Refus Global. Il ne cherche pas à plaire. Il cherche. Aussitôt qu'il a le sentiment d'arriver au terme d'une exploration picturale, qu'il atteint une maîtrise, un équilibre, hop ! Il cherche ailleurs ! Et rien ni personne n'y peuvent changer quoique ce soit. »
Manon Barbeau
Le film Barbeau libre comme l’art trace un portrait chaleureux et drôle de cet artiste révolté, de cet homme passionné et obstiné qui est aussi le père de la réalisatrice, Manon Barbeau.
www.marcelbarbeau.com
« C'est un écorché vif, un aventurier, un nomade qui n'a rien renié des idéaux de ses 20 ans. C'est le fils spirituel de Borduas, et c'est mon père. Curieux de tout, il a passé sa vie à expérimenter. Il se dit inclassable et il en est fier. Ses truculentes chansons abstraites nous rappellent sa grande amitié avec Claude Gauvreau. Il n'aime pas parler de son âge. Il est jeune : il a 75 ans ! Il veut bien mourir un jour pourvu que ce soit un pinceau à la main, comme Renoir… »
Manon Barbeau